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Clinique

Vers des essais cliniques virtuels ?

Les essais cliniques font partie des étapes les plus critiques et les plus coûteuses dans le développement du médicament. Ils sont fortement régulés par les différentes agences de santé internationales, et pour cause, la molécule ou la nouvelle procédure médicale testées peuvent potentiellement nuire aux patients.  À ce jour, ce sont les essais cliniques randomisés qui ont le plus de valeur aux yeux des autorités de santé. Toutefois, même si les études sont construites afin de générer un maximum de données tout en limitant les biais et en respectant au mieux la sécurité du patient, elles sont limitées en termes de paramètres testés. Par exemple, certaines molécules sont destinées à traiter des pathologies touchant de petits nombres de patients, il est alors très compliqué et couteux pour les promoteurs des études cliniques de recruter suffisamment de patients et la puissance statistique générée est parfois trop faible pour être interprétée avec confiance.

Est-ce qu’un modèle mathématique, informatique, de patient pourrait totalement remplacer, ou du moins suppléer les données générées par l’Humain dans un essai clinique ?

Ce court article va essayer de développer le concept d’essais cliniques in silico au travers de quelques notions et exemples de la littérature scientifique. Nous espérons qu’il pourra vous en apprendre davantage sur ce domaine passionnant. 

Les essais cliniques in silico passent par des patients virtuels, c’est-à-dire des modèles mathématiques générés par un algorithme, mimant notre physiologie et capables de reproduire par exemple la pharmacocinétique d’un médicament X 1 ou encore leur toxicité associée 2. Ils possèdent de nombreux avantages, tels que générer plus de confiance dans la molécule testée avant toutes expériences animales et/ou sur l’être humain, ou encore augmenter la puissance statistique d’essais réalisés sur des petites populations ; comme lorsqu’une molécule est testée dans des maladies orphelines. À terme, cette technologie permettra de suivre la règle des 3 Rs vivant à limiter l’utilisation d’animaux de laboratoire : Remplacer, Réduire, Raffiner.

Dans cette optique, Sarrami-Foroushan et al. 1 ont modélisé l’effet thérapeutique d’une pose d’endoprothèse dans le traitement d’anévrismes intracrâniens. La première étape du projet était de vérifier s’il était d’abord possible de répliquer les données des études déjà existantes, et dans un second temps, d’explorer certaines situations qui auraient requis un ensemble de patients plus compliqué à regrouper.

En se basant sur des anatomies de carotides “virtuelles” (mais modélisées depuis de vrais patients), les chercheurs ont pu appliquer un ensemble de modèles afin de reproduire les différents mécanismes physiques (dynamique des fluides pour le sang par exemple) impliqués dans l’évolution de l’anévrisme, et d’observer l’effet de la prothèse sur le vaisseau malade (ici, son occlusion). Le but était également de générer un modèle capable de comparer l’effet de la prothèse chez un patient normotensif et chez un patient hypertensif.

Le score prédit était comparable aux résultats déjà publiés dans la littérature, et a permis d’explorer de nouveaux scénarios où, par exemple, l’anévrisme a une morphologie plus complexe et où certains patients sont plus difficiles à recruter.

Cet exemple illustre bien la force que la technologie de l’in silico représentera dans les décennies à venir. Les différentes autorités de santé, telle que la FDA 2, accordent de plus en plus d’importances à ces prédictions, car elles réduisent le coût et la durée des essais cliniques.

Un autre cas d’étude est celui développé par Gutiérrez-Casares et al. 3 dans le traitement de l’ADHD, par deux petites molécules différentes, le lisdexamfetamine et le methylphenidate. 

L’équipe a d’abord dû caractériser la pathologie et les médicaments testés au niveau moléculaire : dans l’ADHD, l’expression de certaines protéines est altérée et les deux molécules agissent différemment. La sensibilité et l’efficacité peuvent donc être différentes chez un patient selon la molécule étudiée. L’activité de ces protéines a ensuite était corrélée en critères d’efficacité clinique.

Ils ont généré une population virtuelle, démographiquement similaire aux populations observées dans la pathologie, décrivant des profils protéiques différentes selon le statut “sain” ou “malade” du patient. 

Enfin, l’équipe s’est basée sur cette population virtuelle pour générer leurs profils pharmacocinétiques et simuler la concentration qu’aurait le médicament dans leur organisme.

En se basant sur leurs profils protéiques et en croisant les données d’efficacité générées, les chercheurs ont pu retrouver les protéines clés dans le mécanisme d’action des deux médicaments. Ce ne sont pas seulement des données d’efficacité et de sureté qui peuvent être générées via les essais in silico, mais également des données fondamentales au mode d’action du médicament qui peuvent être inférées. 

Il est encore très compliqué, à ce jour, d’adopter une démarche holistique quant à la simulation de la physiologie humaine. L’article de Gutiérrez-Casares et al. le met en exergue, la fiabilité des modèles se limite à ce que l’on connait déjà.  La notion de jumeau numérique est applicable à de nombreux domaines 4, mais ne le sera peut-être jamais tout à fait en Santé. Toutefois, grâce à la puissance de calcul informatique sans cesse croissante et à l’évolution des bases de données cliniques, les modèles se rapprocheront de plus en plus de résultats vraisemblables. Alors qu’une phase 3 requiert bien souvent un grand nombre de patients à l’heure actuelle, les essais in silico pourront-ils réduire ce nombre et accélérer l’autorisation des nouveaux médicaments sur le marché ?

Du côté public, des initiatives telles que le VPH Institute 5 et Avicenna Alliance 6 promeuvent l’utilisation du in silico et contiennent de multiples ressources accessibles à tous afin de démocratiser la technologie.

Du côté privé, il existe des entreprises telles que InSilicoTrials 7, Novadiscovery 8 ou encore l’outil InClinico de l’entreprise InSilico 9 qui proposent des plateformes accessibles aux différents acteurs de l’industrie de la Santé, afin de leur procurer des outils “prêts-à-l’emploi” pour initier leurs propres simulations. 

Est-il possible d’imaginer un futur où ces outils permettront aux petites et moyennes biotechs d’accéder plus facilement aux essais cliniques de phase 3 sans les moyens financiers d’une grande entreprise pharmaceutique  ? L’écosystème des industries de la Santé serait alors plus favorables aux idées innovantes et “risquées”, et non plus seulement aux acteurs historiques, capables d’encaisser le lourd échec d’une phase 3.


Pour aller plus loin :

  1. Sarrami-Foroushani, A. et al. In-silico trial of intracranial flow diverters replicates and expands insights from conventional clinical trials. Nat. Commun. 12, 3861 (2021).
  2. AltaThera Pharmaceuticals Announces FDA Approval for New Indications of Sotalol IV: A New and Faster Way to Initiate Sotalol Therapy for Atrial Fibrillation (AFib) Patients. 
  3. Gutiérrez-Casares, J. R. et al. Methods to Develop an in silico Clinical Trial: Computational Head-to-Head Comparison of Lisdexamfetamine and Methylphenidate. Front. Psychiatry 12, 1902 (2021).
  4. Marr, B. 7 Amazing Examples of Digital Twin Technology In Practice. Forbes 
  5. VPH Institute | Virtual Physiological Human – International non-profit organisation.
  6. AVICENNA ALLIANCE. 
  7. InSilicoTrials – Modeling and simulation in drug development.
  8. Novadiscovery 
  9. InClinico | Insilico Medicine. 

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Généralités Préclinique Recherche exploratoire

Oligonucléotides et outils de Machine Learning

Les oligonucléotides, ces petites molécules d’ADN ou d’ARN, sont aujourd’hui des outils incontournables dans les projets de Biologie Moléculaire, mais également en thérapeutique et en diagnostic. En 2021, c’est une dizaine de thérapies antisens qui sont autorisées sur le marché, et plus encore qui sont en cours d’investigation clinique.

La récente crise sanitaire de la Covid-19 a également mis en avant les tests PCR qui utilisent des petites séquences d’une vingtaine de nucléotides afin d’amplifier et de détecter du matériel génétique. Le succès des oligos est tel que, depuis que leur synthèse a été automatisée, leur part de marché n’a cessé de croître. Il est estimé qu’elles atteindront les 14 milliards de dollars en 2026.

Les oligonucléotides ont l’élégance de leur simplicité. C’est dans les années 50 que Watson et Crick ont pu décrire la double hélice qui constitue notre code génétique, et la façon dont les bases Adénine/Thymine et Cytosine/Guanine s’apparient. Par cette propriété, les thérapies antisense peuvent virtuellement cibler la totalité de notre génome, et en réguler son expression. Ce sont des maladies difficiles à traiter comme le Spinal Dystrophy Disoder ou encore la maladie de Duchennes qui bénéficient aujourd’hui d’une prise en charge thérapeutique (1).

Cet article n’a pas pour but de reformuler l’histoire des oligonucléotides utilisés par les cliniciens (de nombreuses reviews sont déjà disponibles dans littérature (2), (3), (4)), mais de proposer un rapide coup d’œil sur de ce qui a été développé dans ce domaine, grâce au Machine Learning.

Nous espérons que l’article inspirera certains chercheurs, et que d’autres pourrons y trouver de nouvelles idées de recherche et d’exploration. À une époque où l’Intelligence Artificielle a atteint une certaine maturité, il est particulièrement intéressant de l’exploiter à son maximum et de rationaliser au mieux toutes les prises de décision dans les projets de R&D.

Cette liste est non exhaustive, et, si vous avez une un projet ou article à nous faire part, contactez nous à hello@resolving-pharma.com. Nous serons ravis d’en discuter et de l’inclure dans cet article.

L’utilisation du Deep Learning pour le design d’amorces de PCR

La crise sanitaire de la Covid-19 en a été le témoin, diagnostiquer la population est primordial dans le contrôle d’une pandémie. Grâce à deux amorces d’une vingtaine de nucléotides, une séquence spécifique peut-être amplifiée et détecter, même à très faible niveau (la technique de PCR est techniquement capable de détecter jusqu’à 3 copies d’une séquence d’intérêt (5))

Un groupe de l’université d’Utrecht, aux Pays-Bas, (6) a développé un RNC (pour Réseau de Neurones Convolutifs, un type de réseau neuronal particulièrement efficace dans la reconnaissance d’images) capable de révéler des zones d’exclusivité sur un génome, permettant de développer des amorces ultra-spécifiques à la cible d’intérêt. Dans leur cas, ils ont analysé plus de 500 génomes de virus de la famille des Coronavirus afin d’entrainer l’algorithme à différencier les génomes entre eux. Les séquences de primers obtenues par le modèle ont démontré une efficacité similaire aux séquences utilisées en pratique. Cet outil pourrait être utilisé afin de développer des outils de diagnostic PCR avec une plus grande efficacité et une plus grande rapidité.

Prédire le pouvoir de pénétration d’un oligonucléotide

Il existe de nombreux peptides qui améliorent la pénétration des oligonucléotides au sein des cellules.  Ces peptides sont appelés CPP pour Cell Penetrating Peptides, des petites séquences de moins de 30 acides aminés. Grâce à un arbre de décision aléatoire, une équipe du MIT (7) a pu prédire l’activité des CPP pour des oligonucléotides modifiés par morpholino phosphorodiamidates (MO). Même si l’utilisation de ce modèle est limitée (il existe énormément de modifications chimiques à ce jour et les MO n’en couvrent qu’une petite partie) il reste néanmoins possible de développer ce concept à de plus larges familles chimiques. Le modèle a ainsi pu prédire expérimentalement qu’un CPP allait améliorer par trois la pénétration d’un oligonucléotide au sein des cellules.

Optimiser les oligonucléotides thérapeutiques

Même si les oligonucléotides sont connus pour être faiblement immunogènes (8), ils n’échappent pas à la toxicité associée à toutes thérapies. “Tout est poison, rien n’est poison : c’est la dose qui fait le poison.” – Paracelse

La toxicité est un élément clé dans le futur du développement d’un médicament. Un groupe danois (9) a développé un modèle de prédiction capable d’estimer l’hépatotoxicité qu’aurait une séquence de nucléotides sur des modèles murins. Encore une fois, ici ce sont « seulement » des oligonucléotides non-modifiés et d’autres modifiés par des LNA (pour Locked Nucleic Acid, une modification chimique qui stabilise l’hybridation de l’oligonucléotide thérapeutique à sa cible) qui ont été analysés. Il serait intéressant d’augmenter l’espace chimique étudié et ainsi étendre les possibilités de l’algorithme. Toutefois c’est ce type de modèle qui permet, à terme, de réduire l’attrition du développement de nouveaux médicaments. Dans une autre optique (10), un modèle d’optimisation de la structure des LNA a été développé dans l’utilisation des oligonucléotides en tant que gapmers. Les gapmers sont des séquences d’oligonucléotides hybrides qui possèdent deux extrémités modifiées chimiquement, résistantes aux enzymes de dégradation, et une partie centrale non modifiée, elle, susceptible d’être dégradée une fois hybridée à sa cible. C’est cette « coupure » finale qui va générer l’effet thérapeutique désiré. Grâce à leur modèle, les chercheurs ont pu prédire le design de gapmer qui possède le meilleur profil pharmacologique.

Accélérer la découverte de nouveaux aptamères

Aussi surnommés “chemical antibodies” les aptamères sont des séquences d’ADN ou d’ARN capables de reconnaître et de se lier à une cible particulière, avec autant d’affinité qu’un anticorps monoclonal. De très bonnes reviews sur le sujet sont disponibles ici (11) ou encore ici (12). En clinique, le pegatinib est le premier aptamère à avoir été autorisé sur le marché. Le composé est indiqué dans certaines formes de la DMLA.

Les méthodes de recherche actuelles, basées sur le SELEX (pour Systematic Evolution of Ligands by Exponential Enrichment), ont permis de générer des aptamères dirigés contre des cibles d’intérêt thérapeutique et diagnostic, comme la nucléoline ou encore la thrombine. Même si le potentiel de la technologie est attrayant, il est difficile et laborieux de découvrir de nouvelles paires séquence/cible. Pour booster la recherche de nouveaux candidats, une équipe américaine (13) a pu entrainer un algorithme afin d’optimiser un aptamère et de réduire la taille de sa séquence, tout en conservant voire en augmentant son affinité à sa cible. Ils ont ainsi pu prouver expérimentalement que l’aptamère généré par l’algorithme avait plus d’affinité que le candidat de référence, tout en étant 70% plus court. L’intérêt ici est de conserver la partie expérimentale (la partie SELEX), et de la combiner avec ces outils in silico afin d’accélérer l’optimisation de nouveaux candidats.

Il est certain que le futur des oligonucléotides est prometteur, et leur versatilité est telle qu’on les retrouve dans des domaines totalement différents, allant des nanotechnologies à base d’ADN ou encore dans la technologie CRISP/Cas. Ces deux derniers domaines pourraient, à eux seuls, faire l’objet d’articles individuels tellement leurs horizons de recherche sont importants et intéressants.

Dans notre cas, nous espérons que ce petit article vous aura fait découvrir de nouvelles idées et concepts, et vous a donné envie d’en apprendre davantage sur les oligonucléotides et le Machine Learning.


Bibliographie :
  1. Bizot F, Vulin A, Goyenvalle A. Current Status of Antisense Oligonucleotide-Based Therapy in Neuromuscular Disorders. Drugs. 2020 Sep;80(14):1397–415.
  2. Roberts TC, Langer R, Wood MJA. Advances in oligonucleotide drug delivery. Nat Rev Drug Discov. 2020 Oct;19(10):673–94.
  3. Shen X, Corey DR. Chemistry, mechanism and clinical status of antisense oligonucleotides and duplex RNAs. Nucleic Acids Res. 2018 Feb 28;46(4):1584–600.
  4. Crooke ST, Liang X-H, Baker BF, Crooke RM. Antisense technology: A review. J Biol Chem [Internet]. 2021 Jan 1 [cited 2021 Jun 28];296. Available from: https://www.jbc.org/article/S0021-9258(21)00189-7/abstract
  5. Bustin SA, Benes V, Garson JA, Hellemans J, Huggett J, Kubista M, et al. The MIQE Guidelines: Minimum Information for Publication of Quantitative Real-Time PCR Experiments. Clin Chem. 2009 Apr 1;55(4):611–22.
  6. Lopez-Rincon A, Tonda A, Mendoza-Maldonado L, Mulders DGJC, Molenkamp R, Perez-Romero CA, et al. Classification and specific primer design for accurate detection of SARS-CoV-2 using deep learning. Sci Rep. 2021 Jan 13;11(1):947.
  7. Wolfe JM, Fadzen CM, Choo Z-N, Holden RL, Yao M, Hanson GJ, et al. Machine Learning To Predict Cell-Penetrating Peptides for Antisense Delivery. ACS Cent Sci. 2018 Apr 25;4(4):512–20.
  8. Stebbins CC, Petrillo M, Stevenson LF. Immunogenicity for antisense oligonucleotides: a risk-based assessment. Bioanalysis. 2019 Nov 1;11(21):1913–6.
  9. Hagedorn PH, Yakimov V, Ottosen S, Kammler S, Nielsen NF, Høg AM, et al. Hepatotoxic Potential of Therapeutic Oligonucleotides Can Be Predicted from Their Sequence and Modification Pattern. Nucleic Acid Ther. 2013 Oct 1;23(5):302–10.
  10. Papargyri N, Pontoppidan M, Andersen MR, Koch T, Hagedorn PH. Chemical Diversity of Locked Nucleic Acid-Modified Antisense Oligonucleotides Allows Optimization of Pharmaceutical Properties. Mol Ther – Nucleic Acids. 2020 Mar 6;19:706–17.
  11. Zhou J, Rossi J. Aptamers as targeted therapeutics: current potential and challenges. Nat Rev Drug Discov. 2017 Mar;16(3):181–202.
  12. Recent Progress in Aptamer Discoveries and Modifications for Therapeutic Applications | ACS Applied Materials & Interfaces [Internet]. [cited 2021 Jul 25]. Available from: https://pubs-acs-org.ressources-electroniques.univ-lille.fr/doi/10.1021/acsami.0c05750
  13. Bashir A, Yang Q, Wang J, Hoyer S, Chou W, McLean C, et al. Machine learning guided aptamer refinement and discovery. Nat Commun. 2021 Apr 22;12(1):2366.

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Préclinique Recherche exploratoire

Robots au laboratoire : les chercheurs de demain seront-ils également roboticiens ?

Il y a bien souvent dans un laboratoire des tâches très répétitives et laborieuses qui pourraient être automatisées. Que ce soit compiler des données sur un tableur ou préparer un gel pour une électrophorèse, le ratio valeur générée / temps utilisé n’est pas souvent élevé. Derek Lowe, chimiste et auteur du blog Into The Pipeline (1), se remémore avec humour une époque où une simple purification par chromatographie prenait énormément de temps à réaliser (époque aujourd’hui quasiment révolue), et note avec justesse que le but de l’automatisation n’est pas d’expulser le chercheur de sa paillasse, mais bien de réduire toutes ces tâches laborieuses et de pousser l’apport intellectuel du scientifique au maximum.

En Chimie ou en Biologie, de nombreux groupes essaient d’imaginer le laboratoire du futur, celui qui pourrait de bout en bout exécuter la synthèse puis le test d’une molécule. Cependant, d’un point de vue technique, la palette des actions nécessaires pour reproduire le travail du chercheur par un robot est beaucoup trop large pour être efficace à ce jour, mais les différents projets présentés ci-dessous sont prometteurs pour la suite.

***

Dans le domaine du diagnostic, il devient de plus en plus vital d’automatiser les tests afin de répondre à la demande des patients et des cliniciens. Afin de vous donner un ordre d’idée, c’est par exemple au Royaume-Uni près d’un million de tests PCR qui sont effectués par jour, rien que pour le diagnostic de la covid-19 (2).

En microbiologie clinique, l’utilisation des automates est particulièrement intéressante, là où les protocoles demandent beaucoup de temps et d’attention de la part des microbiologistes. Le robot WASP, conçu par Copan (3), combine robotique et logiciel et est capable d’effectuer des opérations de mise en culture, d’isolement bactérien, et de surveiller si la pousse se fait correctement grâce à une petite caméra installée dans l’automate. Il existe également l’automate de Roche (4), Cobas, capable de réaliser différents tests de biologie moléculaire comme la qPCR. La versatilité de ces robots leur permet d’être facilement adaptés à d’autres fins diagnostiques.

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Dans un cadre plus chimique, un groupe liverpuldien dirigé par le Pr. Andrew Cooper (5) a conçu un robot capable de se déplacer physiquement dans le laboratoire afin d’optimiser la production d’hydrogène par photocatalyse. L’avantage de cet automate est qu’il est de taille humaine et qu’il peut opérer et se mouvoir librement dans n’importe quelle pièce. Même s’il a fallu un peu de temps pour mettre en place un tel système, il est estimé que l’automate a été 1000 fois plus rapide que si les travaux étaient effectués manuellement. Pour les curieux, la vidéo du robot est disponible ci-dessous :

L’Intelligence artificielle implémentée dans la plupart des robots fonctionne par itérations : les résultats de chaque expérience sont évalués par l’algorithme et lui permettent de concevoir l’expérience suivante.

Figure 1 : La combinaison d’Intelligence Artificielle et robotique permet de créer un circuit itératif, où chaque cycle analyse les résultats du précédent, et adapte les paramètres afin d’optimiser le processus défini par le chercheur.

Dans le domaine de la chimie des matériaux, Alán Aspuru-Guzik et al.(6) ont développé une plateforme automatisée et autonome, capable de travailler avec un grand nombre de paramètres, afin de découvrir de nouveaux matériaux utiles aux panneaux solaires ou aux consommables électroniques. En Chimie Organique cette fois, Coley et al. (7) ont utilisé l’AI et la robotique afin de concevoir des petites molécules par chimie en flux. Il suffit au chimiste d’indiquer la molécule qu’il souhaite obtenir, et l’AI va réaliser sa propre voie de retro synthèse et essayer de synthétiser le composé. De cette façon, leur automate a pu synthétiser 15 petites molécules thérapeutiques, allant de l’aspirine à la warfarine.

On peut noter d’autres initiatives, notamment de la part des Big Pharma comme celle d’AstraZeneca et son iLab (8), qui a pour but d’automatiser la découverte de molécules thérapeutiques via un circuit itératif de Design, Make, Test, Analyse. En Chimie Médicinale, les méthodes de Chimie combinatoire permettent d’explorer très rapidement l’espace chimique d’une cible, grâce à des réactions maîtrisées et optimisées. Ces projets sont témoins de l’avancée de la Recherche vers des systèmes de synthèse totalement autonomes.

***

Il est probablement juste de noter que certains chercheurs sont frileux à l’idée d’utiliser les robots, et se sentent parfois menacés d’être remplacés par une machine. Moi-même, en tant qu’apprenti chimiste et en explorant le sujet, je me suis dit à plusieurs reprises “Hé, mais ce robot pourrait travailler à ma place !”. Je me souviens des semaines que j’ai pu passer à essayer d’optimiser une réaction, testant différents catalyseurs à la chaîne, un travail qu’un automate (ou un singe !) aurait pu faire à ma place beaucoup plus rapidement et certainement plus efficacement. La robotique a ce potentiel énorme d’amélioration de la productivité des chercheurs, et de réduction des tâches pénibles qui requièrent finalement peu, voire aucune réflexions intellectuelles.

Il existe également des outils qui aident le chercheur à développer des plans de recherche afin d’optimiser un processus X ou Y de la façon la plus efficace possible. Par exemple, l’outil EDA développé par le NC3Rs (9) est utile pour les projets de recherche in vivo, où on essaie d’obtenir des données statistiquement puissantes tout en réduisant le nombre d’animaux utilisés. D’autres outils ont également pu être conçus grâce à des modèles Bayensien ou de Montecarlo Research Tree (10), et permettent de concevoir des plans d’expériences optimaux. Dans la même ligne d’idées, Aldeghi et al. ont développé Golem (11), un outil open-source disponible sur GitHub (12).

Les technologies du cloud (i.e. l’accès à un service via internet) sont également très prometteuses pour le laboratoire du futur. Elles permettront aux chercheurs d’effectuer leur recherche entièrement depuis chez eux, grâce à “quelques” lignes de code. Des projets comme celui de Strateos ont initié cette pratique et permettent déjà aux chercheurs de programmer des expériences de Chimie, de Biochimie et de Biologie depuis chez eux. Lorsque le protocole est défini, le chercheur n’a plus qu’à lancer l’expérience depuis son ordinateur et le robot localisé à des milliers de kilomètres effectuera l’opération pour lui. Dans quelques années, et si le service se démocratise dans la communauté scientifique, tout le monde pourra facilement y avoir accès.

Figure 2 : Principe du Cloub Lab. 1) Le chercheur envoie son protocole de recherche à l’automate, situé à l’autre bout du monde. 2) L’automate réalise l’expérience conçue par le chercheur et 3) et lui renvoie les résultats dès que l’expérience est terminée.

***

Entre progrès et doutes, il n’est sans doute qu’une question de temps avant que la communauté scientifique adopte une mentalité différente. Il fut un temps où les standards téléphoniques étaient entièrement gérés par des personnes, jusqu’au jour où tout a été remplacé par des automates. Ce court documentaire de David Hoffman a cristallisé cette transition et la réaction des utilisateurs lorsqu’ils entendent une voix robotisée pour la toute première fois. Même si quelques-uns d’entre eux étaient réticents au départ, l’implémentation de la reconnaissance vocale a permis de rendre le service beaucoup plus efficient et moins coûteux pour les consommateurs. Est-ce que demain les chercheurs ne seront pas tous un peu roboticiens ?


Bibliographie

  1. Lab! Of! The! Future! | In the Pipeline [Internet]. 2021 [cited 2021 Jun 9]. Available from: //blogs-sciencemag-org.ressources-electroniques.univ-lille.fr/pipeline/archives/2021/03/31/lab-of-the-future
  2. Testing in the UK | Coronavirus in the UK [Internet]. [cited 2021 Jun 13]. Available from: https://coronavirus.data.gov.uk/details/testing
  3. Copan WASP DT: Walk-Away Specimen Processor [Internet]. [cited 2021 Jun 9]. Available from: https://www.beckmancoulter.com/products/microbiology/copan-wasp-dt-walk-away-specimen-processor
  4. Automation in Molecular Diagnostic Testing [Internet]. Diagnostics. [cited 2021 Jun 13]. Available from: https://diagnostics.roche.com/global/en/article-listing/automation-in-molecular-diagnostic-testing.html
  5. Burger B, Maffettone PM, Gusev VV, Aitchison CM, Bai Y, Wang X, et al. A mobile robotic chemist. Nature. 2020 Jul;583(7815):237–41.
  6. MacLeod BP, Parlane FGL, Morrissey TD, Häse F, Roch LM, Dettelbach KE, et al. Self-driving laboratory for accelerated discovery of thin-film materials. Sci Adv. 2020 May 1;6(20):eaaz8867.
  7. Coley CW, Thomas DA, Lummiss JAM, Jaworski JN, Breen CP, Schultz V, et al. A robotic platform for flow synthesis of organic compounds informed by AI planning. Science [Internet]. 2019 Aug 9 [cited 2021 Jun 3];365(6453). Available from: http://science.sciencemag.org/content/365/6453/eaax1566
  8. The AstraZeneca iLab [Internet]. [cited 2021 Jun 27]. Available from: https://www.astrazeneca.com/r-d/our-technologies/ilab.html
  9. du Sert NP, Bamsey I, Bate ST, Berdoy M, Clark RA, Cuthill IC, et al. The Experimental Design Assistant. Nat Methods. 2017 Nov;14(11):1024–5.
  10. Dieb TM, Tsuda K. Machine Learning-Based Experimental Design in Materials Science. In: Tanaka I, editor. Nanoinformatics [Internet]. Singapore: Springer; 2018 [cited 2021 Jun 6]. p. 65–74. Available from: https://doi.org/10.1007/978-981-10-7617-6_4
  11. Aldeghi M, Häse F, Hickman RJ, Tamblyn I, Aspuru-Guzik A. Golem: An algorithm for robust experiment and process optimization. ArXiv210303716 Phys [Internet]. 2021 Mar 5 [cited 2021 Jun 9]; Available from: http://arxiv.org/abs/2103.03716
  12. aspuru-guzik-group/golem [Internet]. Aspuru-Guzik group repo; 2021 [cited 2021 Jun 9]. Available from: https://github.com/aspuru-guzik-group/golem

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Préclinique Recherche exploratoire

Organ-On-Chip : vers des essais miniaturisés ?

Avant de tester une nouvelle molécule chez l’Homme, il est nécessaire d’effectuer des prédictions toxicologiques et pharmacocinétiques sur différents modèles précliniques. Les chercheurs essaient de reconstituer au mieux ce qu’il se passerait sur un tissu ou un organe spécifique. Parmi les techniques les plus utilisées, nous pouvons citer les cultures cellulaires
qui, même si efficaces, peinent à simuler pleinement la dynamique d’un organe ou d’une pathologie. Ou encore les modèles animaux in vivo, qui sont souvent plus pertinents, mais qui ne sont pas adaptés à une génération de données à haut débit. D’abord éthiquement, les modèles doivent être sacrifiés et ce qui est observé chez l’Animal ne l’est pas toujours chez l’Humain. Parmi les composés qui échouent en clinique, il est estimé que 60% des causes sont liées à un manque d’efficacité chez l’Humain, et 30% à une toxicité non prévue (1) . Indéniablement, de nouveaux modèles biologiques sont nécessaires.

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Paradoxalement, les chimiothèques sont de plus en plus grosses mais le nombre de médicaments sortant s’étiole. La communauté scientifique doit alors repenser ses modèles en permanence afin de générer une information plus fiable et à plus haute intensité. C’est à partir de cette problématique que la genèse des Organs-On-Chips (OOC) commence. C’est en 1995 que Michael L. Schuler fut le premiers à proposer un prototype de culture cellulaire analogue, connectant plusieurs compartiments de cellules différentes (2) . C’est quand ces compartiments seront connectés par des microcanaux que le terme “organ-on-a-chip” apparaitra.

Les OOC sont des appareils aussi gros qu’une clé USB. Cela est possible grâce à la technologie des microcanaux qui exploite des volumes de l’ordre du nanolitre, et au deçà.
Les OOC ont trois particularités qui leur permettent de mieux modéliser un tissu ou un organe :

  1. Le contrôle de la répartition tridimensionnelle des cellules
  2. L’intégration de différentes populations cellulaires
  3. Et la possibilité de générer et contrôler des forces biomécaniques.

Cela permet de retranscrire des conditions physiologiques beaucoup plus fidèlement, comparées à une culture cellulaire statique en deux dimensions, sur surface plate. Il n’existe pas un design unique d’OOC, mais l’exemple le plus simple à visualiser est peut-être celui du poumon qui mime l’interface air-alvéole. (voir Figure 1).

Figure 1 : Illustration d’un OOC mimant l’interface air-poumon. Une membrane semi-perméable sépare l’environnement extérieur des cellules pulmonaires. La chambre à vide va quant à elle, mimer le diaphragme.

À ce jour, différents OOC ont été conçus, allant du foie au modèle de bronchopneumopathie chronique obstructive. Riahi et al. ont par exemple développé un OOC hépatique, capable d’évaluer la toxicité chronique d’une molécule en quantifiant l’évolution de certains biomarqueurs (3) . Comparé aux cultures 2D, l’OOC est viable beaucoup plus longtemps et génère des données qui n’auraient pu être observées qu’in vivo. Un autre modèle intéressant a été développé par Zhang et al. et se concentre cette fois sur le cœur et ses cardiomyocytes (4) . En intégrant des électrodes sur la puce, les chercheurs ont pu évaluer la contractilité des cellules, et évaluer l’efficacité et la cardiotoxicité de certains médicaments.
Si l’adoption de la technologie est réussie, les OOC seront dans un premier temps utilisés comme compléments aux tests cellulaires et aux modèles animaux, puis les remplaceront peut-être totalement.

Encore plus impressionnant, la versatilité du concept permettra d’évaluer la réponse de nos propres cellules à un traitement spécifique. En implémentant par exemple un extrait de tumeur d’un patient, il sera possible d’observer et d’optimiser la réponse thérapeutique à une molécule X, et de retranscrire ces observations en clinique (5) . C’est un premier pas des OOC vers la médecine personnalisée.

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À termes, les différents modèles d’OOC pourront être combinés afin de regrouper plusieurs organes et simuler un organisme entier. Cette dernière idée, aussi appelée “body-on-a-chip”, est extrêmement puissante et pourrait capturer à la fois l’effet d’un médicament et sa toxicité associée sur les différents organes. Certains modèles, comme celui de Skardal et al. ont permis d’étudier la migration de cellules tumorales d’un OOC de colon, jusqu’à un OOC de foie (6) . Les chercheurs Edington et al. ont eux pu connecter jusqu’à 10 OOC différents, capturant une partie des fonctions physiologiques du foie, des poumons, des intestins, de l’endomètre, du cerveau, du cœur, du pancréas, des reins, de la peau et des muscles squelettiques. Le système étant fonctionnel durant quatre semaines (7) . Même si de tels systèmes ne sont pas encore optimaux, leur exploration permettra dans le futur de générer des données beaucoup plus pertinentes et beaucoup plus rapidement, afin de booster les projets de Drug Discovery.


Pour aller plus loin :

Human Organs-on-Chips

D’excellentes reviews sur le sujet sont disponibles:

  • Low, L.A., Mummery, C., Berridge, B.R. et al. Organs-on-chips: into the next decade. Nat Rev Drug Discov 20, 345–361 (2021). https://doi-org/10.1038/s41573-020-0079-3
  • Wu, Q. et al. Organ-on-a-chip: recent breakthroughs and future prospects. BioMedical Engineering OnLine 19, 9 (2020). https://doi.org/10.1186/s12938-020-0752-0
  • Sung, J. H. et al. Recent advances in body-on-a-chip systems. Anal Chem 91, 330–351 (2019). https://doi.org/10.1021/acs.analchem.8b05293

Bibliographie

  1. Waring, M. J. et al. An analysis of the attrition of drug candidates from four major pharmaceutical companies. Nat. Rev. Drug Discov. 14, 475–486 (2015).
  2. Sweeney, L. M., Shuler, M. L., Babish, J. G. & Ghanem, A. A cell culture analogue of rodent physiology: Application to naphthalene toxicology. Toxicol. In Vitro 9, 307–316 (1995).
  3. Riahi, R. et al. Automated microfluidic platform of bead-based electrochemical immunosensor integrated with bioreactor for continual monitoring of cell secreted biomarkers. Sci. Rep. 6, 24598 (2016).
  4. Zhang, X., Wang, T., Wang, P. & Hu, N. High-Throughput Assessment of Drug Cardiac Safety Using a High-Speed Impedance Detection Technology-Based Heart-on-a-Chip. Micromachines 7, 122 (2016).
  5. Shirure, V. S. et al. Tumor-on-a-chip platform to investigate progression and drug sensitivity in cell lines and patient-derived organoids. Lab. Chip 18, 3687–3702 (2018).
  6. Skardal, A., Devarasetty, M., Forsythe, S., Atala, A. & Soker, S. A Reductionist Metastasis-on-a-Chip Platform for In Vitro Tumor Progression Modeling and Drug Screening. Biotechnol. Bioeng. 113, 2020–2032 (2016).
  7. Edington, C. D. et al. Interconnected Microphysiological Systems for Quantitative Biology and Pharmacology Studies. Sci. Rep. 8, 4530 (2018).

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